La mobilisation dans l’éducation : à amplifier pour gagner

La mobilisation se poursuit
La grève du 12 février a été bien suivie en France, notamment dans le premier degré. La réforme des rythmes scolaires est de plus en plus contestée, par les personnels comme par les collectivités qui se rendent compte de la difficulté à la mettre en oeuvre à marche forcée. Pourtant, le ministère persiste à ne pas écouter les remarques qui lui sont faites.
Pour SUD éducation 59/62, la problématique ne ressort pas seulement de cette question des rythmes scolaires, mais d’une politique globale qui dessert les intérêts des élèves et des personnels.
L’école oubliée
Ainsi, les budgets votés pour l’Education nationale ne progressent quasiment pas, malgré les besoins et les ambitions affichées. Pire, la difficulté scolaire et sociale est totalement laissée de côté, ce que montrent bien l’absence de réponse sur le devenir des RASED de l’académie (sachant que le le centre de formation de Lille a fermé), le maintien du dispositif ECLAIR dans l’académie, l’amplification des parcours mixés dans l’enseignement professionnel et de l’apprentissage. Pendant ce temps, les COP tendent à disparaître...
Vers le renforcement des inégalités
L’Etat endetté rêve de partager ses responsabilités avec les collectivités territoriales qui exerceraient une sorte de co-tutelle sur les établissements scolaires (on a pu ainsi voir dans le département du Nord la mise en place d’un Plan Educatif Global dans lequel le conseil général décidait quels projets "méritaient" d’être soutenus). Qu’importe pour notre ministre si les inégalités se creusent entre collectivités.
Les patrons se réjouissent
L’optique du gouvernement est la même que celle de ses prédécesseurs : il faut assurer "l’employabilité" et la compétitivité des entreprises. Les régions auront de plus en plus le droit de regard sur les formations dispensées et seront sans doute très attentives aux demandes des entreprises et des bassins locaux d’emploi.
C’est maintenant qu’il faut amplifier le rapport de force
Sur les rythmes, les mairies ont jusqu’au 30 mars pour se prononcer : la grande majorité d’entre elles refuseront de la mettre en œuvre à la rentrée prochaine. Il faut enfoncer le clou avant le 30 mars, faire monter la pression sur les mairies et sur le gouvernement, pour obtenir l’abrogation d’un décret très largement rejeté.
Une loi d’orientation sur l’école, il n’y en a que tous les 10 ou 15 ans : en acceptant cette loi à la fois insuffisante et porteuse de régressions, nous accepterions durablement un service public d’éducation dégradé et démantelé. C’est maintenant, pendant que la loi d’orientation est en discussion, qu’il faut créer les conditions pour une réorientation radicale des politiques scolaires. Le projet de loi ne répondant pas aux besoins, le préalable est son retrait, pour que les personnels puissent enfin être entendus.
Les annonces de la carte scolaire dans le premier degré et des dotations horaires dans le second degré confirment que les créations de postes et la programmation budgétaire sont très insuffisantes.
Le rapport de force entre le ministère et les personnels se joue maintenant : l’issue du conflit actuel aura des répercussions pendant des années.
Pour SUD éducation, c’est par la grève qu’il faut poursuivre la lutte
Le ministère refuse de répondre aux revendications des personnels. Pire, V. Peillon multiplie les provocations en demandant aux enseignant-e-s de « faire des efforts » et en annonçant à la télévision, avant toute espèce de discussion avec les organisations syndicales et les personnels, une réforme du bac et un raccourcissement des vacances d’été avec zonage selon les souhaits de l’industrie du tourisme.
La mobilisation doit avoir un prolongement par la grève, comme de nombreuses assemblées générales de grévistes l’ont exprimé. Un appel à manifestation nationale ne pourrait avoir de sens que dans le cadre d’une dynamique de grève, et non comme un événement unique et isolé en dehors de toute grève.