Répartition des moyens pour la rentrée 2016 : encore et toujours de la poudre aux yeux !

Une bonne semaine en avance, le ministère vient de publier la répartition des postes par académie pour la rentrée 2016. Au niveau national, pour 37 111 élèves en plus à la rentrée 2016, le ministère annonce seulement la création de 6639 nouveaux postes d’enseignants. Il affiche que ce sont d’abord des critères sociaux et les dispositifs liés à la politique d’éducation prioritaire qui ont présidé à cette répartition, ainsi que la ruralité et l’évolution démographique des territoires. En réalité, rien pour compenser les pertes que nous avons subies pendant les années Sarkozy (80 000 postes).
Dans l’académie de Lille, il est prévu 280 créations de postes pour la rentrée 2016. 200 postes pour le premier degré, c’est mieux que l’année dernière mais bien loin de rattraper le retard de la France. En effet, dans son dernier rapport, l’OCDE souligne qu’en France, le primaire souffre d’un sous investissement (près de 20% de moins par an et par élève que la moyenne des pays de l’OCDE) qu’il est urgent de compenser sur le long terme.
Dans le second degré, ce sera 80 créations de postes pour 961 élèves en plus dans l’académie. A la rentrée 2016, selon l’évolution démographique, les effectifs en lycée vont encore augmenter (plus 2200 élèves) tandis ceux du collège vont une nouvelle fois baisser. Pourtant, il y a fort à parier que ce sont les lycées qui vont subir une ponction importante afin de financer la difficile mise en place de la réforme du collège.
Les chiffres ont été communiqués par le ministère, en hâte, via twitter (?!), le 9 décembre au soir, de façon à ce que chaque académie ait rapidement la nouvelle. Y aurait-il des arrière-pensées politiques ? Annoncer des créations de postes à la veille du deuxième tour des régionales sans les mettre en regard de la hausse des effectifs peut être de nature à leurrer certains électeurs mais pas les enseignants.
Il faut aussi souligner la méthode ! Le comité technique ministériel se réunit le 17 décembre pour étudier la répartition des postes entre les académies et les annonces sont déjà faites. Aucune place pour le débat et la discussion, quel respect du paritarisme !
Au total, ces annonces de créations de postes ne passeront pas l’épreuve des dotations horaires globales (DHG) des collèges et lycées, ni celle des cartes scolaires des écoles.
Cette année encore, des collègues se mettront en grève pour lutter contre la suppression d’un dédoublement, contre la montée des effectifs, contre une fermeture de classe. SUD éducation soutiendra toutes ces luttes. Pour obtenir les moyens nécessaires dans toutes les écoles, dans tous les établissements, dans toutes les universités, il faudra construire la convergence de ces mobilisations vers une lutte d’ensemble, pour imposer une rupture avec l’austérité et un budget à la hauteur des besoins pour le service public.